Paresse
Debout, voluptueux, dans l’ombre où tu t’endors
Un clairon martial résonne et te convie.
Debout ton coeur, debout ta pensée asservie…
Ne fautil pas que tu sois fort entre les forts ?
La volonté, lionne à l’indomptable essor,
Sous sa griffe superbe emporte au loin la vie,
Et s’irrite et triomphe et, belle inassouvie,
Rugit à l’avenir sur des dépouilles d’or !
Mais non, c’est la débauche en sa louche taverne,
Qui t’attise à ses yeux brûlés que le plomb cerne,
Et souffle en ricanant ton pur flambeau d’orgueil :
Ou bien c’est la câline et mortelle paresse,
Ensorceleuse pis qu’une vieille maîtresse
Qui te couche à son lit drapé comme un cercueil.
Le chariot d’or