Le lever

Alfred de Musset
par Alfred de Musset
3 vues
0.0

Assez dormir, ma belle !
Ta cavale isabelle
Hennit sous tes balcons.
Vois tes piqueurs alertes,
Et sur leurs manches vertes
Les pieds noirs des faucons.

Vois écuyers et pages,
En galants équipages,
Sans rochet ni pourpoint,
Têtes chaperonnées,
Traîner les haquenées,
Leur arbalète au poing.

Vois bondir dans les herbes
Les lévriers superbes,
Les chiens trapus crier.
En chasse, et chasse heureuse !
Allons, mon amoureuse,
Le pied dans l’étrier !

Et d’abord, sous la moire,
Avec ce bras d’ivoire
Enfermons ce beau sein,
Dont la forme divine,
Pour que l’oeil la devine,
Reste aux plis du coussin.

Oh ! sur ton front qui penche,
J’aime à voir ta main blanche
Peigner tes cheveux noirs ;
Beaux cheveux qu’on rassemble
Les matins, et qu’ensemble
Nous défaisons les soirs !

Allons, mon intrépide,
Ta cavale rapide
Frappe du pied le sol,
Et ton bouffon balance,
Comme un soldat sa lance,
Son joyeux parasol !

Mets ton écharpe blonde
Sur ton épaule ronde,
Sur ton corsage d’or,
Et je vais, ma charmante,
T’emporter dans ta mante,
Comme un enfant qui dort !

Alfred de Musset

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Alfred de Musset

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

Entrez dans notre jardin de poésie, où vos mots peuvent rivaliser avec ceux de Victor Hugo lui-même.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Découvrez d'autres poèmes de Alfred de Musset

Aucun poème populaire trouvé ces 7 derniers jours.

Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.