La viole de Gamba

Aloysius Bertrand
par Aloysius Bertrand
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Le maître de chapelle eut à peine interrogé de l’ar
chetla viole bourdonnante, qu’elle lui répondit par un
gargouillement burlesque de lazzi et de roulades,
comme si elle eût eu au ventre une indigestion de
Comédie Italienne.

C’était d’abord la duègne Barbara qui grondait cet
imbécile de Pierrot d’avoir, le maladroit, laissé
tomber la boîte à perruque de monsieur Cassandre, et
répandu toute la poudre sur le plancher.

Et monsieur Cassandre de ramasser piteusement sa
perruque, et Arlequin dé détacher au viédase un coup
de pied dans le derrière, et Colombine d’essuyer une
larme de fou rire, et Pierrot d’élargir jusqu’aux
oreilles une grimace enfarinée.

Mais bientôt, au clair de la lune, Arlequin dont la
chandelle était morte, suppliait son ami Pierrot de
tirer les verrous pour la lui rallumer, si bien que
le traître enlevait la jeune fille avec la cassette
du vieux.

‘ Au diable Job Hans le luthier qui m’a vendu cette
corde ! s’écria le maître de chapelle, recouchant la
poudreuse viole dans son poudreux étui. ‘ La corde
s’était cassée.

Gaspard de la nuit

Aloysius Bertrand

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