Volonté

Alphonse Beauregard
par Alphonse Beauregard
0 vues
0.0

Dans l’ébullition de mon âge indompté,
J’allais droit à mon but, sûr que ma volonté,
Ni du temps, ni du lieu, ni des êtres sujette,
Me faisait à ma guise homme ou marionnette,
Commandait mon élan, seule guidait ma main.

Sachant que le bonheur conquis est parfois vain,
Je m’amusais d’avance à voir, comme au théâtre,
Sous le marteau de mon idée opiniâtre
Les obstacles craquer de la toiture au seuil.

On m’a dit : « Le vouloir dont tu fais ton orgueil
N’est que l’éclair jailli des passions heurtées,
Le mouvement qu’imprime une mer démontée
Au navire qui semble en dompter la fureur.
Les forces décrétaient l’action dans ton cœur. »

J’ai souri. Cependant les cyniques paroles
Sonnèrent, demandant la mort de mon idole,
Jusqu’au jour où, lassé de leur bruit de coucou,
Je me mis à fouir dans ma pensée un trou.

Plus j’avançais et plus le doute prenait vie.
Comme je dois garder l’illusion bénie
D’être mon dictateur unique, si je veux
Exulter en courbant le sort capricieux,
Je n’osai pas scruter mes gestes davantage.

J’eus peur de m’affaiblir en devenant un sage.

Alphonse Beauregard

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Alphonse Beauregard

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

Chaque commentaire est une étoile dans notre ciel poétique. Brillez avec le vôtre, comme Apollinaire dans la nuit.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Découvrez d'autres poèmes de Alphonse Beauregard

Aucun poème populaire trouvé ces 7 derniers jours.

Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.