Le Christ au tombeau
Seigneur, Seigneur ! Se peut-il que l’on meure ?
Quittez enfin cette étroite demeure,
Venez à nous !
Christ, Fils de Dieu, né du sein d’une femme,
Qu’attend le ciel, que la terre réclame,
Réveillez-vous !
L’ANGE DE LA PASSION.
Le Christ est au tombeau ! Je l’ai vu ! Du saint voile
Une invisible main a déchiré la toile ;
Une nuit lamentable a couvert Golgotha ;
Les morts ont secoué leur vêtement de pierre,
Et tout ce jour, de peur de souiller sa lumière,
Le soleil s’arrêta !
J’ai moi-même à ce Juste apporté le calice ;
J’ai suivi tous ses pas de supplice en supplice ;
J’ai vu son front en sang et sa chair en lambeau.
L’immuable justice , en son arrêt sévère,
N’a dû, vous le saviez, s’apaiser qu’au Calvaire :
Le Christ est au tombeau !
LE CHOEUR DES ANGES.
Seigneur, Seigneur ! Se peut-il que l’on meure ?
Quittez enfin cette étroite demeure,
Venez à nous ! Christ,
Fils de Dieu, né du sein d’une femme,
Qu’attend le ciel, que la terre réclame,
Réveillez-vous !
L’ANGE DE LA PASSION.
Marthe ! De tes travaux où sera le salaire ?
A quel maître, ô Marie ! Es-tu sûre de plaire ?
Lazarre ! Si tu meurs, qui te rendra le jour ?
Quel divin protecteur, fragile pécheresse,
A les pleurs indulgent, couvrira ta faiblesse
De son sublime amour !
Sous quelle main, hélas ! De leur bercail chassées,
Viendront se réunir les brebis dispersées ?
Le pasteur immolé, que devient le troupeau ?
Qui, de l’âme et du corps, guérira la souffrance ?
Qui parlera de foi, d’amour et d’espérance ?…
Le Christ est au tombeau !
LE CHOEUR DES ANGES.
Seigneur, Seigneur ! Se peut-il que l’on meure ?
Quittez enfin cette étroite demeure,
Venez à nous !
Christ, Fils de Dieu, né du sein d’une femme,
Qu’attend le ciel, que la terre réclame,
Réveillez-vous !