Le déjeuner champêtre
Wattier n’est pas Watteau : vous confondiez peut-être.
Doux ébats de Cythère à l’ombre des bosquets,
Convives attablés à de joyeux banquets,
Ou, sur l’herbe, faisant un déjeuner champêtre ;
Beautés à falbalas aimant à se repaître
Des propos doucereux de ces charmants muguets
Dont on croit sur la toile entendre les caquets,
Wattier rend tout cela non moins bien que le maître.
Quels jolis rubans noirs serrant des cous mignons !
Quels minois chiffonnés ! Quels ravissants chignons !
Que d’apartés galants sous les hautes charmilles,
Lorsque le pet-en-l’air et le vertugadin
Se laissent amorcer par le discours badin
De quelque Céladon, grand cajoleur de filles !