Le génie éteint par la volupté
Il était jeune, beau, d’un esprit vigoureux.
Cet homme qui s’énerve aux bras de la paresse,
Et dont la volupté, fatale enchanteresse,
A décharné la joue et fait l’œil terne et creux.
C’est elle qui, mêlant des philtres désastreux,
Le sein nu, jour et nuit, l’obsède, le caresse,
Et, des grossiers plaisirs lui prodiguant l’ivresse,
Met sur ses nobles traits ce teint cadavéreux.
Dans la coupe il a bu le corrosif breuvage.
Sa vieillesse hâtive en dit tout le ravage ;
Ses longs doigts amaigris frôlent son luth brise.
Poète, il a perdu son rayonnant empire,
Et la débauche pompe, implacable vampire,
Le reste tiède et lent de son sang épuisé.