Anciennement rue de la liberté
Le grand industriel noir exhibe une serviette en peau d’iguane blanche
Dans les plaidoiries de vents chargés de fleurs
Le léger catafalque de la créole
Démesurément exhaussé d’autruches
Fait eau de tous les reflets de la savane
Pouvoir des pointes les lucioles m’ont traversé de part en part
La nuit tropicale conjugue toutes les sonneries de l’entracte
A jamais balancée de vases modem style et de parfums dans le flot de lave
Je m’assure qu’une lampe de l’ancien
Saint-Pierre fonctionne encore
La vie intermittente est le crépitement d’un colibri vert
Et prête-moi ton murmure marché marin
Du comptoir de
Bien bon beau
A
Allons nous cacher mes amis
En compliments de l’autre siècle
Surtout races prétendues ennemies décriées
A ma faim épandez l’arbre aux mille greffes
De la souche de celui qui parle seul
Que j’ai tenu dès longtemps à réhabiliter en moi-même
Ici les fontaines
Wallace étourdies de lianes prennent un aspect mythologique
Pour la beauté rien qu’à sa marche la reine passe sur l’autre bord
Sa gorge du crépuscule clair des roses du
Sénégal
Sa main toute jeune joue le long des grilles du palais.
Fort-de-France, mai 1941.