Vierge au visage blanc
Vierge au visage blanc, la jeune
Poésie,
En silence attendue au banquet d’ambroisie,
Vint sur un siège d’or s’asseoir avec les
Dieux,
Des fureurs des
Titans enfin victorieux.
La bandelette auguste, au front de cette reine,
Pressait les flots errants de ses cheveux d’ébène ;
La ceinture de pourpre ornait son jeune sein.
L’amiante et la soie, en un tissu divin,
Répandaient autour d’elle une robe flottante.
Pure comme l’albâtre et d’or étincelante.
Creux en profonde coupe, un vaste diamant.
Lui porta du nectar le breuvage écumant.
Ses belles mains volaient sur la lyre d’ivoire.
Elle leva ses yeux où les transports, la gloire,
Et l’âme et l’harmonie éclataient à la fois.
Et, de sa belle bouche, exhalant une voix
Plus douce que le miel ou les baisers des
Grâces,
Elle dit des vaincus les coupables audaces,
Et les deux raffermis et sûrs de notre encens.
Et sous l’ardent
Etna les traîtres gémissants.