À Saint-Georges-sur-Mer
À Gabriel Audiat.
Pourquoi donc m’en irais-je aux pays transalpins,
Quand tout charme les yeux dans ma forêt de pins ?
Pourquoi fuir en ingrat cet heureux coin du monde
Où le vieil Océan épouse la Gironde ;
Où sur des sables fins le flot vert s’effrangeant
Jusqu’à mes pieds déroule un grand ourlet d’argent ?
Là j’aime à respirer le parfum de résine
Se mêlant aux sels purs de la brise marine ;
Sous le tranquille abri des hauts pins murmurants
J’aime à voir s’effacer les navires errants.
La marjolaine en fleur et les oeillets sauvages
Aux marins qui s’en vont parlent de nos rivages.
Le soir, quand à son nid d’amour l’oiseau revient,
J’écoute un cœur qui bat à l’unisson du mien.