Du feu sur les fleurs
Le gamin est assis sur les ghats de
Nasik.
Il vend aux pèlerins des offrandes flottantes
Aux mèches allumées.
Mais lui ce qui le tente
Ce n’est pas le hors-bord conduit par un gros
Sikh,
Pas les reins des dévotes sous le sari mouillé,
Pas le goût du halwa ni d’autres friandises,
C’est dans le ciel le jeu aux infinies surprises
Des cerfs-volants.
De tous ses yeux écarquillés
Il suit l’affrontement des ailes de papier
Et des fils renforcés par des ergots de verre.
Sur terre tout va son train de vieux brahmane à pied.
Il y a des lépreux, des vïp’s et des jongleurs,
Des marchands de bétel, des veuves, des militaires…
L’enfant pose des mèches sur des lambeaux de fleurs.