Nocturne
De quel amour tu l’as aimé?
De quel amour petite fille
de quel amour petite sainte
paumes offertes contre la pierre
paupières levées contre la nuit
pour que la nuit et le silence
donnent à l’absence un corps d’amant?
De quel amour tu l’as aimé?
De quelle lumière tu l’as créé?
De quelle lumière belle égarée de quelle lumière belle inspirée regards brûlés dans l’insomnie visions blanchies contre la nuit pour que la nuit et le mystère laissent au secret une âme en feu ?
De quelle lumière tu l’as créé?
En quelle extase tu l’as chanté?
En quelle extase noble recluse en quelle extase légère fée lèvres vouées à l’infini baisers volés contre la nuit
pour que la nuit et le désir soient à l’instant la fin des temps?
En quelle extase tu l’as chanté?
Dieu n’était plus que longue attente souffle d’azur inaccessible souffle d’accord inaccessible dans la blessure et l’harmonie qui sont les rives de ce qui passe contre le jour contre la nuit pour que la nuit et l’inconnu s’en aillent vivre d’une autre vie.
tout n’était plus qu’une heure immense
prière menée au sacrifice
prière des prières délivrée
en un seul murmure où le cri
vient tuer l’ombre dans les mots
mettre la fièvre à l’horizon
comme un ultime tombeau des nuits
pour l’éperdue qui touche l’aube
et se meurt de ne point mourir. 0 femme que rien n’épouvanta,
Thérèse à l’évidente voix
Thérèse qui vit un arbre vert à la verticale de la croix
Thérèse des sept demeures de l’âme en lieu des murailles d’Avila, ô femme de la vision ardente
tu pars dans un écart du ciel tu meurs dans le temps suspendu
de l’unique nuit où s’effacent dix lunes des vieux calendriers — l’an quinze cent quatre vingt deux c’est le quatre octobre vers le soir qui au matin sera le quinze -tu passes dans le plus haut soleil.
En quelle extase tu l’as chanté?
En quelle extase noble recluse en quelle extase légère fée lèvres vouées à l’infini baisers volés contre la nuit pour que la nuit et le désir soient à l’instant la fin des temps?
En quelle extase tu l’as chanté?
De quelle lumière tu l’as créé?
De quelle lumière belle égarée de quelle lumière belle inspirée regards brûlés dans l’insomnie visions blanchies contre la nuit pour que la nuit et le mystère laissent au secret une âme en feu ?
De quelle lumière tu l’as créé?
De quel amour tu l’as aimé?
De quel amour petite fille
de quel amour petite sainte
paumes offertes contre la pierre
paupières levées contre la nuit
pour que la nuit et le silence
donnent à l’absence un corps d’amant?
De quel amour tu l’as aimé?