Siffleur de vent
voilà que vient l’ombre sans ombre
la fugace amoureuse, l’éphémère
celle qui marche sur la vitre pilée du temps
et s’étonne de n’être ni morte ni vive
prisonnière est-ce toi ou ton chant? l’envol du rapace a foudroyé la fauvette qui toujours redoute les feux du couchant toujours s’alarme au silence des fauves
parole sur peur et sur parole dit que la tragédie du monde est agonie légère sous l’ongle rouge du soleil
que brûle une seule fougère et c’est déjà la fin d’une énigme violente où se noircir les yeux
mirage dans le désert du sang
il y a ce jeu d’incertitude
comme déroute angulaire, ce peu d’âme
aux croisées de la terre
voilà que vient l’ombre sans ombre