épreuves du titre
La «
Table des
Poussières » ou bien « Épreuves du
Vivant »…
Pour ce volume j’ai longuement hésité entre ces deux titres.
Leurs rapports, peu à peu, m’ont paru évidents.
Chacun d’eux concerne « l’inscrit », au sens physique, matériel du terme.
Les premiers hommes dessinaient chiffres et signes sur la «
Table des
Poussières ».
Inscrivant avec leurs doigts, effaçant de leurs paumes; retraçant de nouveau sur la surface précaire des sables, ils poussaient leurs découvertes, leurs expériences plus loin.
De même, le mot « Épreuves » évoque l’examen de la chose en fabrication; évaluer, juger de l’état d’un travail en métamorphoses.
Si l’on ne connaît pas le sens précis de la «
Table des
Poussières », cet assemblage de mots risquerait de décrire des sables immuables, dévorateurs du présent.
Tandis qu’au contraire c’est « le faire, le défaire, le refaire », mouvements de la vie même, qui m’importent!
« Épreuves du
Vivant » m’est alors apparu plus charpenté, plus mobile.
Comme s’il s’agissait, encore et toujours, de retracer des
Textes pour un
Poème ou des
Poèmes pour un texte, sans cesse en cours d’exécution.
Les ressources du mot « Épreuves » sont immenses.
Comment ne pas rêver à la photographie, aux images qui s’inversent, qui viennent lentement au jour?
Comment ne pas explorer ce mot qui déborde d’assauts, de risques, de parcours?
Ce mot, pierre de touche; ce mot, en gestation.