L’écart
Souvent j’habite mon corps jusqu’aux creux des aisselles
Je me grave dans ce corps jusqu’aux limites des doigts
Je déchiffre mon ventre
Je savoure mon souffle
Je navigue dans mes veines à l’allure du sang
Sur mes pommettes la brise prend appui
Mes mains touchent aux choses
Contre ma chair ta chair m’établit
Souvent d’être mon corps
j’ai vécu
Et je vis
Souvent d’un point sans lieu
Ce corps je l’entrevois martelé par les jours assailli par le temps
Souvent d’un point sans lieu
J’assourdis mon histoire
De l’avant à l’après je conjugue l’horizon
Souvent d’un point sans lieu
Ce corps je le distance
Et de cet écart même en alternance
Je vis.