Résurrection ou résurrections
I
Devant cette
Résurrection
Ce souffle sous d’autres cieux
Cette demeure en d’autres mondes
Ce jardin de
Y après dont le terreau et les confins échappent à l’œil des vivants à leurs cœurs doublés de mémoires à leurs corps pétris de temps
Je n’éprouve aucun appel
Et ne sais rien nommer
Imaginant ces esprits glorieux
Leurs espaces sans rivages
Leurs arbres sans saisons
Leurs miroirs sans pailles
Au bord du pays ultime
Où le fleuve qui va emporte toutes poussières
Où la bouche sans fond engloutit tous reflets
Les mots s’éteignent
Le regard s’interrompt
Voyageur éphémère
Je ne pénètre rien de ce domaine sans chair
Je ne sais rien toucher de ce lieu sans parois.
II
Mais ces résurrections prodigues et quotidiennes portées par l’oiseau intime soulevées par le flux du sang
De ces résurrections venues des ondes de l’âme et des semences du cœur
Je connais sèves et goût
Je sais l’ardent retour
Aubes profanes
qui nous tirent des marécages
Mains et voix
qui déplacent nos pierres tombales
nous offrent souffles et clarté
Sursauts du jour à jour
nés d’un regard aimant
issus d’une parole
Rayon au creux des brumes
Pluie sur nos déserts
Ainsi de petites morts en brèves résurrections
Les heures entraînent les heures jusqu’au concert final de l’incernable secret.