Un fleuve nous habite
Terré sous notre peau
Un fleuve nous habite
Se meut parmi nos membres
Monte jusqu’à nos lèvres
Plus vif parfois
Que nos corps qui l’abritent
Combien d’heures éteintes
Faudra-t-il traverser?
De plaines mises à feu
De puits insondables?
Dissoudre combien d’ombres
Desserrer becs et griffes?
Pour pénétrer cette eau
Dans la quiétude sans lampe
Et s’immerger
Longuement.