Dakar
Dakar
Sur le ciel d’un toit un pagne s’éloigne
La terre ocre crépite
Et la mer ne quitte jamais le rivage
Des odeurs de tiouraye
De sel
Ou de poissons qui sèchent
Les grands baobabs sont partis
Parfois au milieu d’un mur
Il en reste un
Personne n’a osé le toucher
Rouge est la poussière
Elle colle aux pieds
S’entête sur les tissus multicolores
Dessine sur l’opacité des vitres
Un cheval exsangue traverse la 4 voies
Épars les plastiques volettent
Puis s’accrochent aux arbres moignons
Le cri de la mosquée comme une moutte remonte face à la mer
L’odeur de la Boulangerie Jaune
Une femme et son sourire bleu roi
Un grand foulard safran en encorbellement sur la tête
Réajuste son pagne autour de la taille
Son pied rose laisse une empreinte sur le sable
Dakar- Plateau
La mer se fait plus pressante
Il n’y a plus de place pour les rues
Le tohubohu des voitures
Les klaxons des taxis jaunes et noirs
Le marché-foule
Collage déteint des parasols
Les trottoirs débordent
Les boubous nonchalants des femmes s’entrecroisent
Les mains des hommes fines et argentés préparent
Un thé noir épais comme une mélasse
Ils se saluent
Se penchent longuement et le tissu blanc saisit l’air de leurs mouvements
Au fond du magasin on garde l’ombre de la fraicheur
Quelqu’un s’évente avec un journal
Des arrosoirs en plastique rose
Des bassines bleues et vertes
Des feuilles séchées
Des lunettes
Des allumettes « The Palm tree »
Des Buildings
De minuscules maisons et le bêlement d’un mouton
Par-dessus les murs comme une litanie de violets et de grenats
Les bougainvilliers