D’entre ciel et terre
Gardez vos mots vos lueurs vos lucioles En dormant je me suis tournée Vers la pente ombrée Des paroles
Le merle est mort Mais le soleil tournoie encore Dans le fond de sa gorge Fièvre étincelles porche Aux dix mille colombes Où la nuit tombe
Je vis pour ce qui n’a de poids
De couleur ni de prix
L’insensible douceur
De tes mains
Ton visage aux chemins
Interdits
Ton silence qui me détruit
Le cœur
Ta lumière comme un bandeau
Sur les yeux
Eux disent que c’est folie
Moi je dis c’est l’amour
Ainsi soit-il
Un ange
Ou peut-être le vent
A fermé toutes les étoiles
Ah ! qu’on me laisse par pitié
Un ver luisant
Mais le vent a-t-il pitié
Ou l’ange
Qui doit moudre le cœur
Mains ouvertes
J’appelle la pluie
J’appelle les puits
Au fond de la terre
Je t’appelle rivière
Entre les arbres bas
Si près de moi passée
Oh! ce jour-là
Pourquoi ne me suis-je noyée
En toi
Par le soupirail
On entendit pleurer
Une âme infinie
Que voulait-elle
Seul pourrait la comprendre
Le vent
Tombé en mer
• L’espalier s’est couvert de miel
Et la guêpe titube
Voici la vigne
Aux portes du pressoir
Toute la saison mûre
Eclate dans ta main
Moi seule je reste verte
Il pleut…
Tout près d’ici
Quelqu’un va peut-être mourir
Que dit le vent?
Il pleut
Sur les cinq parties du monde
Tes plaies profondes
Solitude de la poésie: Une dernière fois Le cri heureux Des oiseaux migrateurs Le soir tombe Et je suis triste Par-dessus le mur Je regarde danser Les marguerites
Un par un
Tu détaches mes doigts
De la grappe
Pensais-je que j’aurais part
A la vendange?
Elle est à toi
Ma part
Est de tendre les mains
Puisque tu m’as fait mûrir Au bord de la route Puisque tu passes Puisque ce fruit tu l’aimes Qu’attends-tu pour y mordre
Ma vie
Un lévrier couché
Devant ta porte
Et qui gémit parfois
Très doucement
Quand son cœur n’en peut plus
D’être seul
Si une miette
Pouvait dire sa joie
D’être miette
Les rossignols se tairaient
Mais tout est bien :
Que ton pied
La réduise en poudre
Elle ne criera point
Maintenant que dirais-je?
La joie en moi
Monte comme la mer
O vie
O mort
O bien-aimées