Combats
D’où nous viennent parfois ces heures de détresse
Où l’homme s’abandonne et retourne à son mal,
Où la main qui brisa l’idole enchanteresse
En cherche les débris autour du piédestal ?
N’est-ce rien, ô mon Dieu ! que toute une jeunesse
Liée au même joug par un instinct fatal,
Et si je veux jeter le fardeau qui m’oppresse,
Pourquoi donc en mon cœur ce combat inégal ?
Hélas ! ainsi que nous, sous le même feuillage,
La colombe refait son nid après l’orage ;
Où l’éclair l’a frappée, elle attend le bonheur.
Une secrète voix me dit-elle d’attendre ?
Non, tout espoir est mort, mais il faut à ce cœur
Un jour pour se donner, mille pour se reprendre.