La chanson d’adieu
Je cherche au firmament une étoile nouvelle,
Celle qui me fut chère a disparu des cieux ;
Je ne la maudis pas, sa clarté me fut belle,
Et son dernier rayon est encore dans mes yeux.
Peut-être un autre cœur, à mes vœux moins rebelle,
En vers mieux inspirés ou plus mélodieux
Me rendra les soupirs qui s’égaraient vers elle
Mais soyons-lui clément, à l’heure des adieux.
Elle ira dans ce monde où celle qui fut Laure
Entre ses jeunes sœurs murmure, à chaque aurore,
Le doux nom de Pétrarque et sa chanson d’amour ;
Mais jamais, dans le ciel, de sa bouche sévère,
Elle ne redira le nom de son trouvère,
Et son cœur, s’il l’a su, ne l’aura su qu’un jour.