Le jour des morts
Voici le jour des morts, l’âme croit les entendre ;
Mais au lieu d’un jour sombre et d’un ciel attriste,
Une heure de printemps se lève sur leur cendre,
Comme un signe de paix et d’immortalité.
Vers les champs du repos, autour de la cité,
La foule des vivants commence à se répandre,
Et plus d’un a choisi le sentier écarté
Que peut-être demain il lui faudra reprendre.
Ah ! vous n’êtes pas là, vous que j’ai tant pleures,
Le hasard fit, hélas ! à vos mânes sacrés,
Pour la nuit de la tombe, un chevet solitaire.
Mais la loi du temps cesse où la vie a cessé,
Et les larmes du cœur vont partout sous la terre
Consoler dans la mort le pauvre trépassé.