Le repos est plus loin

Antoine de Latour
par Antoine de Latour
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Quand mon doigt, au hasard, tournait la blanche page
Du livre où votre cœur se recueille et s’endort,
Et qui mêle sans cesse à son doux chant de mort
Le souvenir plus doux de votre premier âge,

Je ne sais quelle grave et consolante image
De ce monde où notre âme attend un meilleur sort,
A d’austères pensers m’attirait sans effort,
Et détournait mes yeux de la terrestre plage.

Mais quand vous avez dit avec tant de douleur :
« — Celle qui nous fut chère, et qui fut notre sœur,
Nous laissant tous en deuil, hier, s’en est allée ; »

Le livre, tout-à-coup, s’est fermé sous ma main,
Car votre voix, Madame, incertaine et voilée,
Disait bien mieux que lui : — le repos est plus loin !

Antoine de Latour

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