Un ange
Dans toutes les douleurs humaines
Toujours avec nous de moitié,
Quel instinct secret vers nos peines
Guide ainsi ta tendre pitié ?
Dès ce jeune âge où l’existence
Comprend à peine le malheur,
D’où te vient cette expérience
De toutes les vertus du cœur ?
N’es-tu qu’une simple mortelle ?
N’as-tu rien en toi de divin ?
Partout où l’on souffre on t’appelle,
Et qui jamais t’appelle en vain ?
A nos larmes, dans nos prières,
Nous sentons tes pleurs se mêler ;
Et, plus que nous, de nos misères
C’est toi qu’il faudrait consoler !
Que ta bienfaisance est aimable,
Et que de grâce a ta bonté !
Tu voudrais rendre inépuisable
Le trésor de ta charité.
Le Ciel devait te le permettre ;
Mais quand tous tes heureux sont faits,
Si tu n’as plus même à promettre,
Tes refus sont d’autres bienfaits.