Le cheval et le pourceau
Fable XV, Livre II.
« Que fais-tu donc en ce bourbier,
Où je te vois vautré sans cesse ? »
Au pourceau disait le coursier.
« Ce que j’y fais ? parbleu ! j’engraisse ;
Et tu ne ferais pas très mal,
Poursuivait l’immonde animal,
D’en faire autant : parfois la guerre
Accroît le renom d’un héros,
De qui l’embonpoint n’accroît guère ;
Tu n’as que la peau sur les os.
— Cela se peut ; mais, de ma vie,
Ton sort ne tentera mon cœur :
J’aime mieux maigrir dans l’honneur
Que d’engraisser dans l’infamie. »