Le singe et le philosophe

Antoine-Vincent Arnault
par Antoine-Vincent Arnault
0 vues
0.0

Fable XIII, Livre II.

En Chine, un animal, singe de son métier,
Crut, comme bien des gens, que, s’il changeait de cage,
Il changerait de personnage.
Profitant donc de l’heure où le saint du quartier,
Chez le peintre où le charpentier,
Se trouvait en raccommodage,
Il se loge en sa niche ; et, composant son ton,
Du béat qu’il supplée affectant l’air paterne,
Il se dit, on le croit le patron du canton.
Le petit peuple se prosterne ;
Mainte dévote aussi. Cent fois j’ai rencontré
Mainte dévote aux pieds de saints de moindre étoffe.
L’exemple avait gagné quand un jeune lettré,
Fils de Confucius, apprenti philosophe,
Avisant le magot, qui, toujours méconnu,
De sa guérite parfumée
Humait les vœux et la fumée,
Lui donna cet avis, qu’on a peu retenu :
« Hors d’ici, que l’on ne te chasse,
Sot qu’un plus sot vient adorer ;
La place ne peut t’honorer,
Et tu déshonores la place. »

Antoine-Vincent Arnault

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Antoine-Vincent Arnault

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

Rejoignez notre cercle de mots. Votre commentaire est le bienvenu.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Aucun poème populaire trouvé ces 7 derniers jours.

Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.