La Parole Errante
(extraits)
Le thème :
Voter la proposition (par le chef d’orchestre)
Avec
ces écritures de marché
autour de nous,
et qui nous sollicitent,
nous
n’aurons
d’autres existences
que celles de leurs contraintes.
Pourquoi
(ne pas nous ouvrir)
la possibilité du choix ?
Qui va nous donner
la possibilité
du choix ?
les personnages ?
les matricules ?
le marchandage
entre leurs compromis?
et nos dosages ?
N’est-ce pas
l’écriture
avant d’exister
assassinée ?
Nous entrons
dans un temps
qui est le nôtre
mais
que barricadent
des intentions
qui
ne sont pas les nôtres.
Signes,
nous devenons
notre propre
apocalypse.
Nous sommes pris
entre
possibilité
et hypothèse.
Les phrases forment
un puisard
dans lequel nos fonctions
leur gravitation perdue
essayent de se mettre
à la vitesse
d’une autre
lumière.
Notre opiniâtreté
c’est la musique même
du manuscrit
tantôt perçue,
tantôt devinée,
tantôt dévorée par les habitudes
de la phrase
mais
revenant toujours à la surface.
Nous ne sommes rien.
Soyons tout.
L’écrit
c’est notre
hyperespace.
Si nous y entrons
c’est toujours
dans espoir
(peut-être démesuré)
de renaître
dans un autre univers.