A un poète
Quand la pairie était comme l’herbe fauchée
Sous les pieds et la dent féroce du vainqueur.
Poète, j’ai pleuré du profond de mon coeur
El sa splendeur éteinte et sa gloire couchée.
Devant les morts sacrés dont elle était jonchée,
J’ai dit mon désespoir, ma haine, ma rancoeur
Et j’ai mêlé ma voix au lamentable choeur
Dont la pitié s’était vers sa douleur penchée.
Mais aujourd’hui la France a reconquis son rang
Et lavé sa blessure auguste dans son sang :
Ses fils debout sont prêts à défendre leur mère.
En attendant ce jour cher au coeurs valeureux,
Poète, laisse-moi comme en des temps heureux,
Chanter encor l’amour et sa douceur amère !