La Vie des Morts – La Nature – 01 – Introduction

Armand Silvestre
par Armand Silvestre
0 vues
0.0

À Émile Bergerat.
L’Esprit n’habite pas sous les confusions

D’atomes entraînés dans les métamorphoses :

— C’est la Forme, oscillant sous des vibrations,

Qui nous montre la Vie au plus secret des choses.
L’Être attend le contour pour se manifester,

Et sa source, cachée aux entrailles du monde,

Vers les frêles canaux qu’elle fait éclater

Pousse éternellement son eau vive et profonde.
Elle jaillit sous l’herbe et court sous les glaçons ;

Sève ardente, elle mord l’écorce de la Terre,

Fait monter vers l’azur la splendeur des moissons ;

Soulève la montagne et creuse le cratère.
La nature à ses jeux sans nombre s’assouplit :

Chaque accident trahit le germe qu’il recèle.

Et, comme un ruisseau court partout où s’ouvre un lit,

L’Ame vient habiter chaque forme nouvelle.
Une part de cette âme errait dans les tombeaux,

Fuyant les nœuds rompus de la chair déliée ;

Un vent mystérieux la prit à ces lambeaux,

Emportant le secret de la Forme oubliée.
Et, dans ses renouveaux étranges, inouïs,

Cette Ame des tombeaux garde, pour la pensée,

Un souvenir flottant des corps évanouis,

Comme une empreinte vague et par l’âge effacée.

Armand Silvestre

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Armand Silvestre

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

Rejoignez notre cercle de mots. Votre commentaire est le bienvenu.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Découvrez d'autres poèmes de Armand Silvestre

Aucun poème populaire trouvé ces 7 derniers jours.

Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.