La Vie des Morts – La Nature – 03 – Les broussailles

Armand Silvestre
par Armand Silvestre
0 vues
0.0

C’est l’âme des aïeux que vers l’azur clément

Les grands arbres des bois élèvent lentement,

Debout dans leur vieillesse héroïque et superbe ;

Nos morts, nos jeunes morts, à nous, dorment sous l’herbe.
Quelque broussaille, à peine, aux feuillages penchés,

Jette un rameau vivant sur les premiers couchés

Et rend à nos regards, à l’air sacré qui passe,

Aux rayons du soleil, aux ailes de l’espace
Un peu de ce qui fut autrefois notre cœur !

Et la ronce, pareille au souvenir vainqueur

Qui ploie à ses liens toute peine qui dure,

Cloue à leurs vains tombeaux cette pâle verdure.
Sous cette épine, aussi, ce qui reste de nous

Se penche et se déchire et brise nos genoux,

Et courbe notre front que le deuil rend austère

Jusqu’aux embrassements suprêmes de la Terre.
Et la Terre, sentant ce filial baiser

Que sur son sein maudit tout homme vient poser,

S’émeut et prend pitié de nos destins moroses

Et, parmi ces buissons, laisse croître des roses
Où se respire encor l’âme des bien-aimés,

Dans le recueillement des longs soirs parfumés,

A l’heure où, scintillant comme un pleur sous des voiles,

La tristesse des nuits monte aux yeux des étoiles.

Armand Silvestre

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Armand Silvestre

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

La poésie est le reflet de l'âme. Laissez votre reflet briller ici.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Découvrez d'autres poèmes de Armand Silvestre

Aucun poème populaire trouvé ces 7 derniers jours.

Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.