Au cabaret-vert
Depuis huit jours, j’avais déchiré mes bottines
Aux cailloux des chemins. J’entrais à Charleroi.
Au CabaretVert : je demandai des tartines
De beurre et du jambon qui fût à moitié froid.
Bienheureux, j’allongeai les jambes sous la table
Verte : je contemplai les sujets très naïfs
De la tapisserie. Et ce fut adorable,
Quand la fille aux tétons énormes, aux yeux vifs,
Cellelà, ce n’est pas un baiser qui l’épeure !
Rieuse, m’apporta des tartines de beurre,
Du jambon tiède, dans un plat colorié,
Du jambon rose et blanc parfumé d’une gousse
D’ail, et m’emplit la chope immense, avec sa mousse
Que dorait un rayon de soleil arriéré.
Recueil : Poésies