Lettre à Berthel

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par Auguste Brizeux
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Écrismoi, mon ami, si devant ta faucille
Le seigle mûr de couleuvres fourmille ;
Dismoi, brave Berthel, si les chiens altérés
Errent par bande aux montagnes d’Arréz.

Hélas ! durant ce mois d’ardente canicule,
Tout fermente ; et partout un noir venin circule.
Pour charmer les serpents tu m’as dit tes chansons
Quand, dressés sur la queue, ils sifflent prêts à mordre,
On siffle : eux de rentrer leur dard et de se tordre,
Et, charmés, de s’étendre aux rebords des buissons.

Ainsi, d’un pied hardi je vais dans la campagne.
Puis, je porte à la main un pennbaz de Bretagne,
(De noeuds égaux formé, garni d’un bout de fer) :
La fougère suffit pour trancher les couleuvres ;
Mais les chiens dans ce mois errent, je crains leurs oeuvres,
Eux craignent mon pennbaz lorsqu’il tourne dans l’air.

Écrismoi, mon ami, si devant ta faucille
Le seigle mûr de couleuvres fourmille ;
Dismoi, brave Berthel, si les chiens altérés
Errent par bande aux montagnes d’Arréz.

Les Ternaires

Auguste Brizeux

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