Pierre Faifeu

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par Charles Bourdigné
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Au temps d’hiver qu’il faisait fâcheux temps
Et très grand froid, ainsi comme j’entends,
Nouvelleter lui prit en fantaisie
Un certain jour devant la bourgeoisie.
Car sa chemise au soir il fit tremper
Et mettre au vent pour de mieux l’attromper ;
Dont lendemain était toute glacée,
Et de glaçons partout entrelacée.
Or en ce point il la prit et vêtit,
Et puis après ses jambes revêtit
De clochetons et petites sonnettes.
Or, sans plus prendre hardes ou besognettes,
La tête nue, en chemise et pieds nus,
Pour mieux danser et faire sauts menus
Ayant avec lui un ménétrier habile
Alla danser parmi toute la ville ;
Dont fut bien ri. C’est tout ce qu’acquêta
Pour celui fait ; rien plus ne conquêta.
Nul bien ne veut, mais qu’il puisse complaire ;
Onc ne voulut à personne déplaire.
Fors quand n’avait argent, trouvait moyen
En recouvrer de chanoine ou doyen,
Ou autres gens, sans le rober ou prendre
Sans leur vouloir ; doncques il faut apprendre
Nécessité par esprit secourir.
Rien impossible à nul, sinon mourir.

Charles Bourdigné

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