L’ennui
Mon cœur est froid, ma tête est vide,
Je suis triste, et ne sais pourquoi :
Toujours, comme un spectre livide,
L’ennui se dresse devant moi.
Sous un poids mortel abattue,
Ma jeunesse va se flétrir ;
Le dégoût m’accable et me tue ;
Je ne puis vivre ni mourir.
Mon âme, en proie à l’amertume,
S’acharne à rêver des tourments,
Et tout mon soleil se consume
Sans pouvoir me faire un printemps.
Au bonheur suis-je donc rebelle ?
Non ! je l’ai connu plus d’un jour :
Mais, à présent, en vain j’appelle…
— Plus de maîtresse !… et plus d’amour !…