Le temps n’a point pâli ta souveraine image

Charles Guérin
par Charles Guérin
0 vues
0.0

Le temps n’a point pâli ta souveraine image :
Telle qu’un jour d’été, jadis, tu m’apparus,
Debout, battant du linge au bord d’un sarcophage,
Je te revois, fille aux bras nus.

C’est dans une prairie où la chaleur frissonne,
Où, comme un brasier vert, l’herbe s’incline au vent.
Un platane robuste à la belle couronne
T’abrite du soleil brûlant.

Je t’observe à travers les branches d’une haie.
Sur l’auge de granit tu presses tes genoux ;
Du bruit de ton battoir l’écho prochain s’égaie,
Et l’eau rejaillit sous tes coups.

La palette de bois s’abat, et tu te penches ;
Ton bras monte, une part de ta gorge le suit,
Et dans ce mouvement ta chemise sans manches
Découvre l’aisselle qui luit.

Un rayon de soleil mystérieux se traîne
Sous le feuillage où flotte un tendre clair-obscur.
Les toiles que tes mains trempent dans la fontaine
Sortent ruisselantes d’azur.

Et moi, le front soumis à l’immense lumière,
J’assiste avec un plein transport de volupté
Aux gestes que tu fais dans l’ombre, lavandière
Ignorante de ta beauté.

Charles Guérin

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Charles Guérin

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

La poésie, c'est l'expression de l'âme. Exprimez-vous dans les commentaires.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.