Octobre à son manteau d’azur fourré

Charles Guérin
par Charles Guérin
0 vues
0.0

Octobre à son manteau d’azur fourré de vair
Arbore ce matin les joyaux de l’hiver.
Le ruisseau fume, un fin brouillard couvre la berge,
Le jardin blanc miroite au soleil, l’herbe fond
Et chatoie et ses fils de perles se défont.
Un givre étincelant ouvrage d’argent vierge
Le buis sombre et la treille et les rosiers.
Et toi,
Qui foules, attentive au craquement des feuilles,
Le sol éblouissant et dur, pleine d’émoi
Et de pitié, d’un doigt malhabile, tu cueilles
Toute cette rigide et vaine floraison
L’œillet déjà tardif de l’arrière-saison,
Les pesants dahlias ruchés, les tristes roses
Étreintes par leur froide armure de cristal.
Et te sachant mourir, hélas du même mal,
Tu formes un bouquet de tes sœurs et tu poses
Tes lèvres à leur sein glacé, pieusement,
Tandis qu’ivre d’amour et d’un secret tourment,
Mes yeux mêlés aux tiens que la lumière dore,
Je cherche, ô mon enfant trop pensive, à puiser
Sur ta bouche en un long et sanglotant baiser
Ces parfums qu’une fleur gelée exhale encore.

Charles Guérin

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Charles Guérin

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

Dans le monde de la poésie, chaque mot compte. Votre voix a sa place ici.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Aucun poème populaire trouvé ces 7 derniers jours.

Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.