Quand, au matin, je vois tes persiennes
Quand, au matin, je vois tes persiennes s’ouvrir
Doucement comme des paupières,
Et toi-même accoudée au balcon en fleurir,
Rose blanche, les vieilles pierres,
Mon âme livre alors ses ailes au baiser
De la jeune lumière heureuse,
Et vole, frémissante abeille, se poser
Aux plis de ta bouche amoureuse.
Et je dis, bénissant la main qui modela
Ta suave argile embaumée
Seigneur, vous qui l’avez faite ainsi, gardez-la
Tendre et belle, ma bien-aimée,
Celle qui, d’un pied sûr, dans la route où je vais,
Marche souriante et paisible,
Les seins hauts et formant de ses deux bras levés
Les anses d’une urne invisible.