Sur nos pas le profond enfer s’est refermé

Charles Guérin
par Charles Guérin
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Sur nos pas le profond enfer s’est refermé.
Ô compagnon pensif qui m’enseigne la route,
Moins réprouvés que nous, les morts au fond du gouffre
Blasphèment : « Dieu nous hait, mais nous avons aimé. »

Sur l’extrême plateau qu’une aube obscure teinte,
Nous desserrons nos mains qui vont se désunir,
Et nos funèbres cœurs roulent des souvenirs
Plaintifs comme le vol des âmes dans les limbes.

Vois s’étoiler le ciel terrestre au carrefour
Où Virgile attristé se sépare de Dante.
Un grand rêve t’arrête au seuil du monde humain ;

Tu restes dans la nuit quand je vais vers le jour :
Pour me guider hors des ténèbres du chemin,
Élève ton esprit sur moi, comme une lampe.

Charles Guérin

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