À la Vallée-aux-Loups

Charles Le Goffic
par Charles Le Goffic
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Vallée-aux-Loups, frais ermitage
Qu’élut un jour Chateaubriand,
Son grand cœur est resté l’otage
De ton décor simple et riant.

Sous les tulles des soirs d’octobre,
Par les clairs matins orangés,
Il aimait pour leur charme sobre
Ces ciels imprécis et légers,

Ces pelouses, ces bois, la sente
Qui verdit sous leur frondaison,
Et Paris, cuve éblouissante,
Fumant au loin sur l’horizon.

C’était de toutes ses demeures,
Celle qu’il préférait, le nid
Qui se ferma pour quelques heures
Sur son vol ivre d’infini.

L’aigle avait replié son aile :
Un chaste amour avait soudain,
Dans l’âpre et rigide prunelle,
Fondu la glace du dédain.

À Combourg, sur les landes rases,
Plane encor son génie amer,
Et le lamento de ses phrases
Roule parmi le vent de mer.

Il ne fut ici que tendresse :
Le granit s’était animé.
Et, sur son antique détresse.
Tout un printemps avait germé.

* * * * * * *

Vallée-aux-Loups, frais ermitage
Qu’élut un jour Chateaubriand,
Son grand cœur est resté l’otage
De ton décor simple et riant.

Et c’est pourquoi nos mains pieuses,
Tressant des fleurs pour ton fronton,
Mêlent ces tendres scabieuses
Au symbolique gui breton.

Charles Le Goffic

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