Bouquet
À Paimpol, un soir, tandis que la lune
Éveillait au large un chant de marin,
Nous avons tous deux cueilli sur la dune
Ces touffes de menthe et de romarin.
Et ces œillets-ci, c’est un soir, à Gâvre,
Pris à la douceur qui s’exhalait d’eux,
C’est un soir d’amour, à l’angle d’un havre,
Que nous les avons cueillis tous les deux.
Mais ce triste brin de pariétaire,
Je l’ai cueilli seul en pensant à toi,
Un soir plein de cris, d’ombre et de mystère.
Sur les rochers nus de Saint-Jean-du-Doigt.