Bretonne de Paris
Hélas ! tu n’es plus une paysanne ;
Le mal des cités a pâli ton front,
Mais tu peux aller de Paimpol à Vanne,
Les gens du pays te reconnaîtront.
Car ton corps n’a point de grâces serviles ;
Tu n’as pas changé ton pas nonchalant ;
Et ta voix, rebelle au parler des villes,
A gardé son timbre augural et lent.
Et je ne sais quoi dans ton amour même,
Un geste fuyant, des regards gênés,
Évoque en mon cœur le pays que j’aime,
Le pays très chaste ou nous sommes nés.