L’Algeiras
Je vous envoie une branche
De cet ajonc grêle et ras
Qu’ici l’on nomme algeiras,
Dont la fleur est presque blanche.
Plante ingrate au teint roussi
Par l’ardente canicule,
Chez nous le vent la bouscule :
Le soleil la brûle ici.
Mais c’est bien la même plante,
Le même air déshérité
Et, fût-ce au cœur de l’été,
La même âme violente.
Rien en elle n’a changé,
Sauf la couleur des pétales,
Et, loin des landes natales,
L’ajonc reste un insurgé.