Notre Mer
La mer s’est retirée
Les oiseaux sont partis
Le flux sécrète sa force dans le jusant
Mais le temps s’est peut-être arrêté sur les eaux.
De lumière éblouie la mouette va son sol
Du ciel à l’océan elle exprime sa faim
Et crie comme blessée au-devant de sa proie.
On dit qu’elle commande au vent voyageur d’âmes
Mais c’est dans le soleil où frissonnent les flots
Qu’elle s’offre royale.
La mer s’est retirée
Le monde s’est perdu
Une plainte la nuit monte des eaux nouvelles
Et l’on croit entrevoir dans l’abîme du ciel
Les yeux des disparus.