Les clairs de lune – III

Charles-Marie Leconte De Lisle
par Charles-Marie Leconte De Lisle
0 vues
0.0

La mer est grise, calme, immense,
L’oeil vainement en fait le tour.
Rien ne finit, rien ne commence
Ce n’est ni la nuit, ni le jour.

Point de lame à frange d’écume,
Point d’étoiles au fond de l’air.
Rien ne s’éteint, rien ne s’allume
L’espace n’est ni noir, ni clair.

Albatros, pétrels aux cris rudes,
Marsouins, souffleurs, tout a fui.
Sur les tranquilles solitudes
Plane un vague et profond ennui.

Nulle rumeur, pas une haleine.
La lourde coque au lent roulis
Hors de l’eau terne montre à peine
Le cuivre de ses flancs polis ;

Et, le long des cages à poules,
Les hommes de quart, sans rien voir,
Regardent, en songeant, les houles
Monter, descendre et se mouvoir.

Mais, vers l’Est, une lueur blanche,
Comme une cendre au vol léger
Qui par nappes fines s’épanche,
De l’horizon semble émerger.

Elle nage, pleut, se disperse,
S’épanouit de toute part,
Tourbillonne, retombe, et verse
Son diaphane et doux brouillard.

Un feu pâle luit et déferle,
La mer frémit, s’ouvre un moment,
Et, dans le ciel couleur de perle,
La lune monte lentement.

Poèmes barbares

Charles-Marie Leconte De Lisle

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Charles-Marie Leconte De Lisle

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

Dans notre jardin de rêves, chaque commentaire est une fleur. Cultivez votre contribution.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Découvrez d'autres poèmes de Charles-Marie Leconte De Lisle

Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.