Médailles antiques – I
Celuici vivra, vainqueur de l’oubli,
Par les Dieux heureux !
Sa main sûre et fine
A fait onduler sur l’onyx poli
L’écume marine.
Avec le soleil, douce, aux yeux surpris,
Telle qu’une jeune et joyeuse reine,
On voit émerger mollement Kypris
De la mer sereine.
La Déesse est nue et pousse en nageant
De ses roses seins l’onde devant elle ;
Et l’onde a brodé de franges d’argent
Sa gorge immortelle.
Ses cheveux dorés aux flots embellis
Roulent sans guirlande et sans bandelettes ;
Tout son corps charmant brille comme un lys
Dans les violettes.
Elle joue et rit ; et les gais dauphins,
Agitant autour nageoires et queues,
Pour mieux réjouir ses regards divins
Troublent les eaux bleues.
Poèmes antiques