Pour un ami

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par Charles Sainte-Beuve
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Que de fois, près d’Oxford, en ce vallon charmant,
Ou l’on voit fuir sans fin des collines boisées
Des bruyères couper des plaines arrosées,
La rivière qui passe et le vivier dormant,

Pauvre étranger d’hier, venu pour un moment,
J’ai reconnu, parmi les maisons ardoisées,
Le riant presbytère et ses vertes croisées,
Et j’ai dit en mon coeur : Vivre ici seulement !

Hélas ! si c’est là tout, qu’estce donc qui m’entraîne ?
Pourquoi si loin courir ? pourquoi pas la Touraine ;
Le pays de Rouen et ses pommiers fleuris ?

Un chaume du Jura, sous un large feuillage,
Ou, bien encor plus près, quelque petit village,
D’où, pardelà Meudon, l’on ne voit plus Paris ?

Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme

Charles Sainte-Beuve

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