Oh ! de grâce, fleur que je cueille
Oh ! de grâce, fleur que je cueille,
Ce soir, que le long de mes mains
Mon âme en toi ne passe,
Que tout ce que je touche, hélas !
Ne veuille devenir humain,
Déjà je sens, obscurément, tes feuilles
Qui s’allongent, et ta corolle,
Lourde de songe, qui se pose
Comme un beau front sur mon épaule ;
Déjà je sens ton corps frémissant,
Qui m’aspire et devient vivant…
Ah ! reste hésitante ainsi, incertaine,
Nymphe à mon âme, fleur à mes yeux
Aux confins de la vie humaine.
La chanson d’Eve