Qu’il vient doucement sur la terre
Qu’il vient doucement sur la terre,
De peur d’attrister ceux qui pleurent
Qu’il vient simplement, mon Bonheur !
L’heure n’est pas venue encore,
Déjà son infini sourire
Est sur mes lèvres ; dans mon coeur,
Déjà repose sa lumière.
Comme il vient à travers la plaine,
Silencieux, dans le matin ;
Il embaume l’air qui l’amène,
Il foule les fleurs du jardin ;
Il entre avec leur jeune haleine,
Et tout le soleil en est plein.
Mon Bonheur chantant au milieu
Des roses et des lys s’avance ;
Mon âme le cherchait au lieu
De se fleurir pour sa naissance,
Puisque pour l’entendre je n’eus
Qu’à l’écouter dans le silence,
Pour le voir qu’à baisser les yeux.
La chanson d’Eve