Je ne t’impute point l’amour que je te porte
Je ne t’impute point l’amour que je te porte,
D’un objet tout divin mes sens y sont forcez,
Je sçay ce que tu vaux, Phyllis, et c’est assez,
Et je sçay ce que c’est d’un Amant de ma sorte.
N’apprehende donc point qu’un vain desir m’emporte,
Ny que je vueille voir mes maux recompensez ;
Je ne demande rien pour ceux qui sont passez,
Je ne demande rien pour ceux que je supporte.
Non, je n’approuve point ces superbes Esprits
Qui pensent captiver l’objet qui les a pris,
J’entends qu’absolument, ton coeur du mien dispose,
Phyllis, sans nul espoir je me veux consumer,
Car je t’estime tant, et moy, si peu de chose,
Que je t’aimerois moins si tu pouvois m’aimer.
Vers amoureux