Au tour du feu invisible
Ce jour là,
Il faisait froid,
Un froid glacial,
Un froid à mourir,
Le soldat
ne sentait rien.
Un cri silencieux
au ralenti.
Son arme lourde,
un lourd engourdi.
Une bouche crevassée
et un goût trop sec.
Le blanc de la terre
jusqu’à l’horizon.
Une douleur sans fin
et sans raison.
Partout déchets de corps,
et du sang mélangé.
Parmi ce ravage,
En duo chantent
une cornemuse et une voix,
illuminées,
par un feu invisible.
Silhouettes d’homme
s’approchent de la musique
Comme des étincelles de feu
dans une neige gelée,
Cet instant unique
dans l’histoire du monde.
Hommes réchauffés
pour survivre une journée.
Courageuse et inspirée,
Cette harmonie des ennemis.
Chloe Douglas, 2009